Un spectre hante le roman de Kevin Lambert : celui du capitalisme. L’éblouissante Céline Wachowski, architecte de renommée internationale, dévoile enfin le Complexe Webuy, le premier grand projet public qu’elle réalise pour Montréal, sa ville. Aussitôt, les critiques fusent : on accuse Céline de détruire le tissu social, d’accélérer l’embourgeoisement des quartiers, de péchés plus capitaux encore. Prise dans la tourmente, l’architecte est sommée de réagir. C’est la classe dominante que Kevin Lambert met en scène ici, des gens au sommet de leur discipline et qui pour la première fois risquent de perdre pied. Quelle fiction se racontent-ils pour justifier leurs privilèges, pour asseoir leur place dans un monde qu’ils ont eux-mêmes bâti ? Dans une prose leste, Que notre joie demeure fait entendre les points de vue et pensées secrètes de ses personnages, tout en peignant le portrait clairvoyant du Montréal d’aujourd’hui..