Nous nous regardons en silence. Je sais que nous n’avons pas de regrets de laisser nos familles derrière nous. Mais ce qui fait mal, c’est de faire face aux blessures que cette vie nous a laissées, nous empêchant de saisir la liberté quand elle se présente à nous. Le bonheur n’est pas naturel, encore moins évident.
— Tu penses qu’on va s’en sortir ?
— Je pense qu’on va faire tout ce qu’on peut. C’est déjà beaucoup d’être partis, d’être lucides. Même si c’est un cadeau empoisonné.
Deux voix, deux résiliences. Une même soif de liberté, un été pour s’émanciper. Ils sont partis dans l’empressement, sans s’être ni parlé ni écrit au préalable. Ils ne se ressemblent en rien, même s’ils ont beaucoup en commun : la lourdeur d’une vie qu’ils n’ont pas choisie, une enfance brisée, le silence d’un chaos habilement oublié. Emma et Gabriel seront accueillis par Florence et William, chez qui la liberté s’exprime dans une attachante authenticité. Ils leur offriront, au bord de la mer, cette pause qui laissera place aux premières fois et aux deuxièmes chances..