Aznavour . Un destin de cinéma . Si Charles Aznavour travaille depuis ses neuf ans à devenir comédien, il lui faudra attendre que la chanson lui apporte le succès pour que le 7e art daigne enfin s'intéresser à lui, le cantonnant toutefois à des comédies légères où il joue les artistes. Mais c'est à travers le regard de véritables metteurs en scène qu'il pourra faire montre de ses talents d'acteur. Godard pensera d'ailleurs faire de lui le héros d'À bout de souffle... ce qu'Aznavour refusera.. Son physique atypique de taiseux charismatique à la Frank Sinatra sied aux comédies dramatiques et aux polars - des univers chers à Franju (La Tête contre les murs), Mocky (Les Dragueurs), Truffaut (Tirez sur le planiste), Cayatte (Le Passage du Rhin), Denys de La Patellière (Un taxi pourTobrouk), Granier-Deferre (Paris au mois d'août), Chabrol (Les Fantômes du chapelier) et Lelouch (Viva la vie). Son statut de star internationale lui vaut bientôt d'intégrer le casting de productions étrangères signées Michael Winner (The Games), Clive Rees (The Blockhouse), Volker Schlöndorff (Le Tambour), Dennis Berry (Laguna) et Atom Egoyan pour lequel il interprète dans Ararat en 2002 le rôle poignant d'un metteur en scène arménien reconstituant le génocide de 1915.. Mais Aznavour au cinéma, ce sont aussi une poignée de B.O. mémorables incluant parfois des chansons cultes de son répertoire, sans oublier quelques sessions de doublage mémorables - la voix française du vieil homme dans le film d'animation Là-haut, c'est lui !. À l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Aznavour, redécouvrez, en plus de 60 films, la riche carrière cinématographique d'un artiste qui, selon les mots de Joe Mantegna, « ne s'était jamais vu comme un chanteur, mais comme un comédien interprétant des chansons, à la manière d'un acteur qui raconterait une histoire »..