Mon nom est Mali Allison ; psy de formation et écrivaine de passion. Dernièrement, j’ai mal analysé une situation au point de me retrouver dans le champ de patates jusqu’au cou. Moi qui pensais avoir les yeux bien en face des trous… C’est ainsi que le Camino Francès en Espagne m’a reconvoquée pour une oisive marche d’un mois. A priori, je savais à quoi m’attendre ; mes New Balance 574 aux pieds, j’allais réfléchir tout en cheminant au gré des trois défis – physique, psychologique et spirituel – qui parsèment Compostelle, dans une symbiose enrichissante avec les autres pèlerins-pin-pin. Je prévoyais, à temps perdu, boire du vin exquis, distribuer des bracelets aussi jaunes que les flèches nous saluant à chaque détour, et décharger mon lourd ballot émotionnel à la Cruz de Ferro. Merci, bonsoir ! Or, tel n’était pas le plan du Camino pour moi… J’ai plutôt affronté le défi physique de danser un swing, chargée d’une grogne inattendue plus éprouvante que tous mes bobos réunis, avant de voir des fantômes à grandes dents du passé venir me giguer dans le coco durant tout mon défi psychologique. Comme dessert, j’ai aperçu l’impermanence de la vie dans des yeux gris, pour ensuite valser avec un oiseau en guise de défi spirituel… Tout un programme. Ce que je retiens de ce maelström, c’est qu’avant de vouloir « pèleriner », il faut d’abord savoir danser… avec ou sans cigogne !.