À quatorze ans, c’est difficile de faire la différence entre l’amour et la manipulation ; on ne sait pas reconnaître un prédateur. À quatorze ans, on fait confiance aux adultes parce que leur rôle est de nous protéger. J’avais confiance en ce prof et il m’a piégé. Aujourd’hui, mon passé est marqué à jamais par les violences. Physiques. Psychologiques. Sexuelles. Celles que ce prof m’a imposées, mais aussi celles des autres agresseurs qui ont croisé mon chemin. Victime durant des années, je n’ai pourtant jamais voulu de cette spirale de déchéance qu’est devenue ma vie. Un jour, mon grand frère m’a posé la bonne question : « Est-ce que Raymond t’a déjà touché sexuellement ? » Il n’en fallait pas plus pour ouvrir la voie à la dénonciation et, par le fait même, à la guérison. Faire condamner son agresseur sexuel a été un acte libérateur pour Dominique Théberge. En revanche, accepter une sentence qui ne reflète pas le mal commis a été lourd à digérer. C’est en écrivant son histoire que Dominique a trouvé la paix qui allait lui permettre de tourner la page et d’entamer un nouveau chapitre de sa vie..