De 1917 à 1960, un vent d'anticommunisme a soufflé sur le Québec et le Canada. La guerre contre le communisme s'est trouvée intégrée dans le combat politique, idéologique et religieux. Ce vent, poussé par le premier ministre du Québec Maurice Duplessis, avec la complicité de l'Église catholique, a montré combien la «peur rouge» a été pendant près d'un demi-siècle au coeur des débats dans un pays où les communistes n'ont jamais été prophètes. L'oeil de cette tempête anticommuniste s'ouvre en 1937 alors que le gouvernement du Québec, dirigé par le parti de l'Union nationale de Maurice Duplessis, adopte la Loi protégeant la province contre la propagande communiste, communément appelée «loi du cadenas». Comme son nom l'indique, la loi donne le droit aux autorités de cadenasser tous les endroits où il se fait de la propagande communiste. Une chasse aux sorcières s'en suit. Avec l'aide des policiers, le gouvernement Duplessis traque les communistes jusque dans leurs derniers retranchements. Ce n'est qu'avec la mort de Maurice Duplessis en 1959 qu'on tournera la page sur trois décennies d'anticommunisme qui aura fortement secoué le Québec. Hugues Théorêt détient un doctorat en histoire canadienne. Chercheur en histoire, il enseigne à l'Université d'Ottawa. Il a publié en 2012 Les Chemises bleues. Adrien Arcand, journaliste antisémite canadien-français au Septentrion pour lequel il a remporté le Prix du Canada en sciences sociales en 2014. En 2017, il a publié L'Expédition allemande à l'île d'Anticosti au Septentrion. En 2018, toujours au Septentrion, il a signé La Presse canadienne-française et l'extrême-droite européenne, 1918-1945.