« Je vais te promettre une chose, ma grande tige : là-bas, au Campement, y’en aura pas, mais pas pantoute, de cachotteries. Tu vas voir c’est quoi, la vraie vie, dans’ brousse pis en toute liberté. La réalité des femmes qui ont choisi cette vie-là. Ça leur a coûté cher, tu peux même pas t’imaginer… J’ai confiance en toi, Thalie. Tu vas savoir quoi mettre dans tes rapports. Ça va être à toi de décider si tu veux faire partie du monde des machines ou de celui des fées. ». Elles veillent. Sèment, plantent, cueillent. Récoltent cocottes, sang et larmes pour que la forêt renaisse, grandisse, nourrie de leur force ainsi que de leurs espoirs. Si elles courbent l’échine, c’est pour observer la vie de plus près, jamais pour se soumettre aux ordres des puissants. Il faut les voir s’entraider, dans l’ombre et le secret, quitte à alimenter les rumeurs les plus folles…. On les dit sorcières, on les juge rebelles, elles sont surtout mères..